Présentation de la résolution des conflits et de la généralisation

Les cartes ne dupliquent pas la réalité, mais représentent plutôt une version gérable et à l'échelle de celle-ci, à la fois dans la cartographie numérique et imprimée. Dans le domaine numérique, les cartes à plusieurs échelles accessibles via le Web ont de plus en plus de succès mais elles nécessitent une description transparente des données à de nombreuses échelles. De même, dans le domaine de la cartographie imprimée, il est plus rentable et rapide de créer produits à plusieurs échelles à partir d'une seule base de données, qui après avoir fait l'objet d'une seule compilation, peut accueillir toutes les données et les gérer à partir d'un emplacement centralisé. La possibilité d'afficher des données efficacement à diverses échelles constitue un impératif. Pour ce faire, la plupart des données doivent d'abord être généralisées pour qu'elles ne perdent ni leur clarté ni leurs caractéristiques lors de l'affichage à des échelles plus petites.

Les entités d'une base de données spatiales sont capturées de plusieurs façons : imagerie, photographie aérienne, cartes existantes, modèles MNT et même des waypoints. La géométrie et la position de ces entités sont à une résolution et une précision qui sont intrinsèques à l'échelle de leur source. Lorsque les données sont affichées dans une carte à exactement cette échelle, la densité d'entité et la précision appropriée sont conservées. L'affichage des données à une plus petite échelle que l'échelle de capture est acceptable, mais l'affichage à une plus grande échelle ne l'est pas, car il implique un plus grand degré de précision et d'inclusion que ce que contiennent les données. Par conséquent, il est avantageux en termes de coût et de temps de rassembler et de gérer les données à la plus grande échelle possible, puis de les modifier grâce à la généralisation pour les afficher à de plus petites échelles.

Principes de la généralisation

La généralisation constitue une partie inhérente à la cartographie et parfois difficile. Ce processus vise à décider quelles entités conserver, éliminer, exagérer et simplifier pour communiquer clairement la nature d'un paysage. La difficulté réside souvent dans la façon de représenter la géographie aussi fidèlement que possible en réduisant les détails superflus tout en préservant l'organisation des caractéristiques des données. Les besoins contradictoires doivent être résolus tout en préservant le plus possible la richesse graphique et le caractère informatif de l'affichage.

A une échelle de 1:18 000, il est possible de montrer les petits bâtiments, les petites rues et les voies d'autoroute individuelles.
Sur une carte à plus grande échelle (1:18 000), il est possible de montrer les petits bâtiments, les petites rues et les voies d'autoroute individuelles.
Sur une carte à plus petite échelle (1:36 000), ces entités doivent être généralisées pour conserver la clarté globale de la carte.
Sur une carte à plus petite échelle (1:36 000), ces entités doivent être généralisées pour conserver la clarté globale de la carte.

La généralisation ne doit pas uniquement prendre en compte les entités individuelles, mais également les relations spatiales et contextuelles entre les entités dont les motifs sont des caractéristiques visuelles du paysage. Il existe une concurrence au niveau de l'espace de page et de la lisibilité entre tout ce qui apparaît sur une carte. Certaines entités qui ne sont pas tangiblement visibles dans le paysage, comme les lignes de contour ou les limites administratives, sont dessinées et étiquetées sur une carte à l'instar de toutes les entités apparentes comme les routes et les voies navigables. Pour être lisibles, certaines entités doivent être dessinées avec des symboles plus grands que leur taille au sol. Ces réalités contribuent à l'exacerbation de la coalescence des graphiques due à la réduction des échelles, ce qui justifie de besoin de procéder à une généralisation.

Les transformations peuvent être simples et appliquées à une entité seule, par exemple la simplification d'une rivière obtenue par la suppression des crénulations détaillées superflues. Toutefois, il est facile de constater pourquoi une modification apparemment peu compliquée comme celle-ci peut être la source de changements contextuels supplémentaires. Ainsi, en supprimant des petites courbes d'une rivière, celle-ci peut s'écouler à travers des bâtiments ou ne plus être alignée aux ponts et lignes de contour. La plupart des tâches de généralisation nécessitent que les entités soient considérées dans leur contexte pour garantir la clarté et permettre la reconnaissance et la préservation de motifs collectifs afin que l'apparence caractéristique de la géographie locale soit conservée.

Workflow de la généralisation

Affichage simplifié d'un workflow cartographique pour la création de produits cartographiques à l'échelle issus d'une base de données principale
Affichage simplifié d'un workflow cartographique pour la création de produits cartographiques à l'échelle issus d'une base de données principale

Dans la plupart des workflows de création de cartes, la généralisation est généralement effectuée en deux phases distinctes. Lorsque plusieurs plages d'échelles sont dérivées d'une base de données principale, il est courant de traiter en premier les données pour créer des bases de données spécifiques aux échelles à partir de la base de données principale. La base de données spécifique aux échelles sert généralement à prendre en charge une plage gérable d'échelles dans laquelle les entités sont typiquement affichées de la même manière. Les étapes de traitement des bases de données spécifiques aux échelles ne sont pas des opérations cartographiques de nature technique. L'affichage symbolisé des données n'est pas établi ni pris en compte, et les conflits entre thèmes ne sont pas recherchés. A la place, la densité des entités est réduite et le détail des entités est simplifié en fonction de plage d'échelles. Cette opération est communément appelée généralisation de modèle.

La deuxième phase, généralisation cartographique, a généralement lieu lors de la création de la carte, une fois le but, les caractéristiques, le mécanisme en sortie et l'échelle définis. Les entités symbolisées sont prises en compte en contexte selon des thèmes de données et d'autres éléments cartographiques, tels que les annotations, les limites de cadre et les lignes de graticule et de quadrillage. A ce stade, la complexité des entités et la densité globale des entités sont évaluées et modifiées pour préserver la clarté de l'ensemble de la carte. Les conflits de symboles entre entités sont également évalués et résolus. L'emprise symbolisée des entités à l'échelle est souvent beaucoup plus grande que leur emprise correspondante au sol. Plus l'échelle de la carte est petite, plus cette tendance est avérée. Les conflits peuvent être de simples superpositions d'entités ou peuvent être plus complexes, comme des défauts d'alignement entre des portions de plusieurs voies d'autoroute.

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7/10/2012